DPI consultable par le patient : un pas de plus vers l’empowerment

Récemment, l’UZ Leuven annonçait que ses patients pouvaient désormais consulter en ligne leur dossier patient informatisé (DPI) via l’application mobile. En facilitant l’accès aux rapports d’examens, de consultations, d’hospitalisations, ou encore aux résultats de laboratoire, la Belgique emboîte progressivement le pas des pays voisins. Le CHU de Liège s’est montré pionnier en la matière fin 2016, en permettant de consulter leur DPI via smartphone. Un processus qui permet d’impliquer davantage les patients dans le processus de soins, de mieux les informer et de faciliter la communication des données médicales entre les patients et l’hôpital. L’application est gratuite et la procédure est simplifiée pour être accessible à tous. Un outil pertinent pour optimiser la prise en charge de demain.

Découvrez le reportage réalisé par la télévision locale RTC au CHU de Liège en septembre 2016.

 

https://www.rtc.be/video/info/sante/dossier-medical-consultable-sur-votre-smartphone-via-une-application-_1492477_325.html

 

 

 

Hospitalisations de jour : une enquête du KCE révèle que la Belgique peut mieux faire

La chirurgie de jour ne cessant de gagner de l’importance, le Centre d’expertise fédéral des soins de santé (KCE) a réalisé une étude nationale relative aux pratiques d’hospitalisation de jour chirurgicale. Il en ressort de grandes différences entre hôpitaux, et par rapport à d’autres pays, nous avons encore de sérieux progrès à réaliser.

 Pour certaines interventions (par exemple l’opération de la cataracte ou l’amygdalectomie), la Belgique réalise des scores similaires à ceux de la plupart des autres pays. Pour d’autres interventions, notre pays pourrait faire nettement mieux, et certains hôpitaux obtiennent ainsi de bien meilleurs scores que d’autres.

Quels sont les obstacles ?

Selon l’étude menée par le KCE, le système de financement actuel, souvent complexe, n’encourage pas le recours à la chirurgie de jour. D’autre part, les barrières organisationnelles et logistiques, tant au sein de l’hôpital qu’au niveau des soins ambulatoires, constituent également un obstacle majeur. Enfin, la force de l’habitude au sein des équipes médicales et le fait que certaines recommandations evidence-based ne sont pas appliquées ne doivent pas être sous-estimées.

Il est donc possible d’accroître la chirurgie de jour dans notre pays, et pour y arriver, le KCE estime que plusieurs conditions doivent être réunies :

  • le système de financement doit encourager le recours à la chirurgie de jour ;
  • l’hospitalisation chirurgicale de jour devrait être bien séparée de l’hospitalisation classique avec une organisation autonome ,
  • Des recommandations de pratique clinique et de trajets de soins doivent être développées
  • Il faut une bonne communication entre le patient, ses proches et les soignants
  • Un système de feedback par lequel les hôpitaux et les prestataires de soins sont informés de leurs propres pourcentages de procédures réalisées en chirurgie de jour et comparés aux autres hôpitaux et prestataires de soins devrait être en place

Un processus que le gouvernement souhaite également encourager à l’avenir.

Télécharger le rapport complet de l’étude menée par le KCE

Beaucoup de patients ignorent encore le prix de la consultation

A l’occasion de la Journée européenne des droits du patient, la Mutualité Chrétienne (MC) a dévoilé les résultats d’une étude relative aux connaissances des patients par rapport aux prix des consultations. Le but ? Encourager prestataires de soins et patients à aborder la question. Nous avions déjà évoqué cette question lors d’un atelier du projet ASPE en 2014.

L’étude a révélé que la situation varie fortement d’un prestataire de soins à l’autre. Ainsi, 94 % des patients qui ont consulté un généraliste dans l’année écoulée savaient à l’avance le prix qu’ils auraient à payer. Les résultats sont aussi bons chez le psychiatre (75 %), le logopède (68 %) et le kinésithérapeute (64 %). Mais il y a encore du pain sur la planche pour d’autres prestataires. D’après l’enquête, seuls 33 % des patients savaient ce qu’ils auraient à payer chez leur dentiste, contre 46 % chez leur ophtalmologue et 52 % chez leur gynécologue…

Ces résultats s’expliquent notamment par le fait que les patients n’abordent pas toujours eux-mêmes la question du coût avec leur prestataire. D’autre part, il n’est pas rare que les prestataires de soins omettent d’informer leurs patients du coût du traitement, ou qu’ils ne le fassent qu’au moment du paiement.

Un autre chiffre interpellant : 53% des répondants ignorent si leur médecin généraliste est conventionné ou non. Pour remédier à ce manque de connaissances, les patients estiment que les mutualités ont un rôle important à jouer dans l’information. Ainsi, 95 % d’entre eux estiment que leur mutualité devrait recevoir un récapitulatif complet mentionnant les prestations réalisées et leur coût.

Enfin, lors de cette Journée des droits du patient, la MC et Altéo (Mouvement social de personnes malades, valides et handicapées) ont lancé une campagne pour encourager les patients à aborder la question du coût avec leurs prestataires de soins. Outre des actions à travers tout le pays, une vidéo et une campagne en ligne (www.mc.be/cout) sensibilisent les patients sur le sujet. De plus, dans une brochure pratique, la MC liste dix conseils pour réussir sa consultation chez le médecin, et mieux s’informer à l’avance.

 

Education thérapeutique : une vidéo pour expliquer la démarche

Nous avons déjà évoqué l’éducation thérapeutique à plusieurs reprises sur ce blog, notamment via des vidéos explicatives et outils web. L’occasion de vous soumettre un support élaboré par l’organisme français Edusanté, qui revient sur les principes de base de cette notion. Une vidéo qui permet d’expliquer clairement le processus aux patients, et les rassurer quant aux objectifs d’une telle démarche.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=K7sYhLe6aro[/youtube]

Nous reviendrons ultérieurement sur d’autres exemples d’outils destinés à être utilisés dans un processus d’éducation thérapeutique.

Témoignage de patiente : une BD pour illustrer sa vie avec le cancer du sein

Alors qu’elle a été diagnostiquée à 29 ans, Lili Sohn a décidé d’apprivoiser ses angoisses par le dessin. Elle exprime ainsi ses émotions et son expérience de la maladie, tout en assurant une mission d’information. Tchao Gunther est un blog qui raconte son quotidien en bande dessinée, mêlant humour et émotion pour évoquer ses états d’âmes mais aussi son expérience du monde médical.

Découvrir le blog Tchao Gunther

Source : Paroles de patients

 

12 projets pilotes pour évaluer l’hospitalisation à domicile

Les initiatives relatives à l’hospitalisation à domicile se développement considérablement ces dernières années, et le Ministère de la santé a voulu faire le point sur leur efficacité via un appel à projet.  Une douzaine de projets viennent d’être sélectionnés sur 27 proposés. Des initiatives qui concernent essentiellement les antibiothérapies par voie intraveineuse à domicile et certaines chimiothérapies. Chaque projet retenu a été évalués en terme de qualité des soins par des experts, parmi lesquels au moins un médecin spécialiste, un médecin généraliste, un infirmier hospitalier et un infirmier à domicile.

L’objectif de cette sélection : tester, au cours d’une phase test, si les patients peuvent bénéficier de certains soins à domicile avec la même qualité et les mêmes garanties de sécurité qu’à l’hôpital. 1300 patients et 35 hôpitaux seront impliqués dans cette phase-test. Les patients auront bien entendu toujours le libre choix d’être hospitalisés. De nombreux autres acteurs se joignent également au processus : services de soins infirmiers à domicile, cercles de médecine générale, pharmacies publiques, institutions de soins résidentiels, assistants sociaux, centres de soins aux personnes handicapées ou encore des firmes techniques et logistiques.

Certains hôpitaux du projet ASPE sont partenaires pour le développement de ces projets pilotes (le CH Bois de l’Abbaye, le CHR de la Citadelle et le CHU de Liège). Face à cette évolution de la prise en charge, les études menées dans le cadre du projet ASPE pourraient évoluer en incluant des processus à la fois intra et extra-muros.