Prise en charge de patients défavorisés : le pouvoir du langage

Les termes utilisés par les professionnels de la santé et du social pour évoquer les populations marginalisées tendent à influencer le mode de prise en charge de ces populations. Le langage influence notre attitude et il n’est pas évident de déterminer les mots les plus adaptés pour évoquer, entre professionnels, les réels besoins de certaines populations sans susciter des préjugés. A titre d’exemple, certains groupes de populations sont définis par la caractéristique unique de « faible revenu » alors que chacun d’eux a des besoins et situations de vie qui diffèrent.

Les termes utilisés entre professionnels peuvent avoir une influence sur la manière d’aborder certains problèmes et d’envisager des solutions. Il s’agit d’adapter la prise en charge au contexte et aux besoins spécifiques de certaines populations, en se posant des questions-clés (comment les définir au mieux et cerner leurs besoins ? Comment le langage influence t-il la dynamique de pouvoir ? Etc.)

Ce document du Centre de collaboration nationale des déterminants de santé (Canada) a pour objectif de remettre le patient au centre des préoccupations en tenant compte de ses spécificités, et en évitant de le catégoriser en raison de sa situation sociale, économique, géographique ou démographique. Il est une ressource utile pour pousser la réflexion ou le débat entre professionnels de la santé et des services sociaux, afin d’assurer une prise en charge adaptée des patients.

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Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé. (2013). Les populations et le pouvoir du langage… Parlons-en. Antigonish (N.-É.), Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé, Université St. Francis Xavier.

Parlons-en

Sortie de l’hôpital : un outil pour mieux orienter le patient

Pour les patients, la sortie de l’hôpital peut être un moment stressant, une période durant laquelle ils se sentent encore vulnérables. Il est essentiel de communiquer les informations utiles pour faciliter ce processus et rassurer le patient. Dans le cadre d’un projet initié au Canada, un outil a été développé par des patients et des soignants : le PODS (Patient-oriented Discharge Summaries). Il consiste à outiller les institutions hospitalières pour améliorer la communication au patient sortant de l’hôpital. Il s’agit de fournir 5 types d’informations-clés pour permettre au patient et à ses proches de bien gérer cette période de post-hospitalisation :

  • Signes et symptômes auxquels il faut rester attentif.
  • Médicaments : les instructions utiles.
  • A noter : les rendez-vous.
  • Routine et vie quotidienne : ce qui va changer.
  • Téléphone et informations utiles à avoir sous la main.

Le projet est actuellement intégré dans 8 hôpitaux de la région de Toronto. Un site a été conçu spécifiquement pour permettre à chaque hôpital d’implémenter un tel système en se posant les bonnes questions. Certaines informations du site sont encore en développement, mais une série de données permettent déjà de réfléchir au développement d’un tel projet. Le PODS est une initiative menée dans le cadre du projet canadien OpenLab, qui a pour objectif de trouver des solutions créatives pour une expérience des soins de santé orientée-patient.

PODS

 

Gestion de la douleur induite : reportage des Hôpitaux Universitaires de Genève

Les HUG font le point sur la prise en charge de la douleur et évoquent les méthodes utilisées pour évaluer et limiter la souffrance, quelque soit l’âge du patient.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Y9vgtKbBRQg&list=PL731B32012C81AB80&index=25[/youtube]

 

Cliquez ici si vous ne pouvez visionner le film ci-dessus.

 

Qualité des soins et langue étrangère

Comment soigner correctement un patient quand il parle une langue étrangère ? La communication est incontournable : des études ont démontré que la barrière linguistique tend à altérer la qualité des soins. Si le patient est parfois accompagné d’un proche qui fait office d’interprète, le contexte émotionnel n’est pas toujours approprié pour garantir l’exactitude des informations relayées.

Pour faire face à ces difficultés, certaines initiatives ont porté leurs fruits :

  • L’élaboration d’une liste du personnel maîtrisant une langue étrangère et capable d’expliquer le processus de prise en charge, ou de relayer l’information médicale auprès du patient.
  • La collaboration avec des interprètes professionnels pour assurer un échange neutre et efficace.

La mission de l’interprète est de grande importance car il a également un rôle de médiateur interculturel, c’est un véritable allié dans la relation entre le soigné et le soignant :

  • Il permet au patient de se sentir mieux écouté.
  • Il veille à ce que l’information soit bien comprise et interprétée, notamment compte tenu des représentations culturelles du corps, de la santé et de la maladie.
  • Il fournit au soignant les informations indispensables à sa pratique.

C’est un métier qui peut être spécifiquement dédié au secteur hospitalier, pour contribuer à la qualité des soins et à la satisfaction des patients.

N’hésitez pas à nous partager vos pratiques à ce sujet, nous les relayerons sur ce site.

Source : www.personneldesante.fr

 

Un jeu sur tablette pour calmer les angoisses des enfants hospitalisés

Un outil ludique et intéractif est aujourd’hui proposé aux hôpitaux pour accompagner les enfants hospitalisés et les rassurer durant les examens médicaux. « Le héro, c’est toi !  » est un outil sur tablette, qui a été conçu et développé grâce à des dons.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=2SMbI5X7tns[/youtube]

Si vous ne parvenez pas à visionner la vidéo, cliquez ici.

 

 

Traduire la pensée médicale en langage grand public…via des oeuvres d’art

La communication médecin-patient et l’utilisation de termes appropriés pour rendre l’information médicale accessible peut influencer la satisfaction-patients. C’est dans cette perspective que quelques étudiants en médecine ont participé au projet « Les jeunes ont la parole » organisé par le Musée du Louvre. Face à quelques oeuvres abordant les thématiques de l’alcoolisme, de l’obésité ou de la proximité avec le soignant, les étudiants ont échangé leur point de vue avec le public et traduit leur pensée médicale de manière à se faire comprendre des visiteurs. Le fait d’intégrer des étudiants en médecine à un tel projet a été initié par le vice-doyen de la faculté de médecine de l’Université Pierre et Marie Curie, le Pr Alexandre Duguet, et le Dr Rosenbaum, cardiologue à la Pitié-Salpétrière. Ils estiment qu’il est essentiel, pour les futurs soignants, d’être attentif aux patients, d’observer attentivement les signes pour donner un sens médical au « tableau clinique », et échanger ces informations avec le public. L’observation attentive d’oeuvres d’art peut contribuer à aiguiser ce regard d’expert,  comme l’a démontré une étude conduite par l’Université de Yale, aux États-Unis.

Lisez ici l’article complet issu du site www.lefigaro.fr (Julie-Anne De Queiroz, www.lefigaro.fr, 27/03/2015).

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