L’enfant hospitalisé : comment l’impliquer davantage dans le processus de soins ?

Pour un enfant – comme pour de nombreuses personnes – l’hospitalisation peut être une épreuve particulièrement angoissante. Il est en manque de repères, confronté à la peur de l’inconnu, à la peur de souffrir…et il manque souvent d’informations. C’est ainsi que sur le blog Alors voilà – journal de soignés-soignants réconciliés, Baptiste Beaulieu nous livre ce témoignage d’un enfant hospitalisé, rappelant son besoin d’être informé : « Pourquoi, quand j’ai mal, on me dit « Chutt » ou « ça va aller » ou « mais non, mais non » ? ».

Pour favoriser l’approche orientée « jeune patient », l’association Sparadrap développe régulièrement des outils et formule des recommandations à l’attention des professionnels. Un article revient notamment sur les inquiétudes les plus fréquentes des enfants lors des soins, et les conseils pratiques pour diminuer la peur et la douleur.

La liberté des « petits choix »

Il est rare que le monde médical sollicite l’avis des enfants lorsqu’ils sont pris en charge. Bien sûr, s’il est normal de ne pas leur laisser le choix des actes médicaux à poser, il est toutefois possible de leur laisser une part de liberté en formulant des « petits choix » : la position du lit, l’intensité de la lumière, le choix entre deux positions au moment des soins, etc … Un processus qui tend à augmenter le sentiment de confiance et à conforter l’enfant dans son droit de s’exprimer. Voir l’article à ce sujet sur le site de Sparadrap, qui conseille également aux professionnels d’échanger leur expérience sur de telles pratiques.  N’hésitez pas à nous faire part de ce qui se fait dans votre institution, nous relayerons l’information sur ce site.

Pediatre_famille

Respect de la dignité des patients : un film pour susciter le débat

Le respect de la dignité et de l’intimité fait partie intégrante d’une approche orientée patient. Dans un article précédent, nous avions déjà évoqué le respect de la pudeur du patient. Il s’agit ici d’améliorer les pratiques en abordant la question selon un processus d’échange d’expériences entre professionnels (assistants sociaux, infirmiers, médecins, cadres, étudiants…) et représentants de patients. Quel comportement adopter pour s’adresser au patient ? Comment signaler sa présence ? Quelles circonstances pour assurer la confidentialité ? Quels incontournables pour veiller au respect de l’intégrité physique et psychologique à chaque instant de l’hospitalisation ?

Ce film, réalisé par le Groupe hospitalier intercommunal Le Raincy-Montfermeil, est un outil inspirant pour susciter le débat en interne.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=uMlkGmVCUUc[/youtube]

Impact de la décision médicale partagée

Ces dernières années, plusieurs études se sont penchées sur l’implication du patient dans le choix de son traitement : elle permettrait notamment d’éviter l’abus d’antibiotiques et tendrait à réduire l’anxiété du patient, plus en confiance quand il a été concerté pour un traitement. Toutefois, il a également été démontré qu’en consultation, un patient qui décrit ses symptômes serait interrompu au bout de 18 secondes en moyenne ! Une situation qui révèle que si les compétences relationnelles sont abordées lors des études de médecine, elles restent accessoires et peu évaluées, alors qu’elles s’avèrent primordiales pour une prise en charge orientée patient.

Retrouvez l’article paru dans le Figaro Santé à ce sujet.

shutterstock_356078969

Une information personnalisée pour mieux gérer la maladie

Le Professeur Carmen Loiselle (Chaire de recherche en oncologie psychosociale de l’Université de Mc Gill, Canada) évoque l’importance d’une communication personnalisée pour répondre aux besoins du patient. L’étude menée dans le cadre de son doctorat a révélé que les patients sont souvent insatisfaits de l’information reçue concernant leur diagnostic. Certains publics, comme les jeunes adultes ou les personnes âgées, ont des attentes d’informations spécifiques pour répondre à leurs besoins. Une notion essentielle pour informer au mieux le patient, afin qu’il se sente plus compétent pour bien gérer sa maladie.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=-uP9_Jy1c4k&list=PLfMfJihLOASVVy8mV4hDcoRn6odiun77Y[/youtube]

Respect de la pudeur du patient

Respecter la pudeur du patient… une notion liée au mode d’intervention des soignants, qui rassurent le patient par des paroles avant de poser des actes. On revient ici à l’importance de la communication avec le patient, d’autant que la pudeur peut être associée à divers types d’interaction : effectuer un examen médical, interrompre une toilette ou une conversation intime, ou tout simplement entrer dans une chambre sans dire bonjour…L’humanisation des soins et la prise en charge orientée patients sont directement liés à cette notion de pudeur, où le patient est considéré dans le respect de sa dignité et de ses besoins.

Découvrez un reportage sur le sujet réalisé par France 5, qui évoque la réaction de soignants et de patients sur le choix approprié de blouses d’hôpital.

Si vous souhaitez partager des articles sur cette thématique, n’hésitez pas à nous les faire parvenir.

Le CHU de Liège instaure un comité des patients

En octobre 2015, le CHU de Liège a mis sur pied un comité de patients destiné à améliorer la prise en charge et garantir une place centrale pour le patient et ses proches dans le processus de soins. Le projet, en cours de développement, est basé sur des initiatives menées à l’étranger afin d’améliorer l’expérience du patient et de ses proches au quotidien. Le comité veillera notamment à optimiser la communication et l’encadrement des patients hospitalisés ou en ambulatoire. Il pourra également faire part de son opinion à la direction sur des sujets jugés pertinents, et être sollicité par le Conseil d’administration de l’hôpital afin de formuler un avis sur des points particuliers. Un projet qui s’inscrit dans un plan stratégique global de 34 projets, dont l’objectif est de répondre aux attentes des patients et au bien-être du personnel.

[dailymotion width= »500″ height= »300″]http://www.dailymotion.com/video/x39o6wi_un-comite-de-patients-au-chu-de-liege-une-premiere-en-belgique_news[/dailymotion]

 

Lisez le communiqué de presse qui détaille également le projet.

Quelle place pour l’expertise du patient dans le monde médical ?

Aujourd’hui, si le système de soins tend à placer le patient au centre de ses préoccupations, le corps médical reste perçu comme détenteur du savoir de la maladie du patient (alors que le patient a des croyances sur sa maladie). Or, le patient vit sa maladie au quotidien et dispose lui aussi d’une forme d’expertise sociale de sa maladie, alors que le médecin dispose de l’expertise scientifique et biologique.

Natasia Hamarat a observé des groupes de soutien de femmes atteintes d’un cancer en Belgique francophone et a relevé l’expérience de certaines d’entre-elles. Elles ont été confrontées à des situations de négociation et des rapports de domination, dans lesquelles elles avaient beaucoup de difficulté à faire valoir leur expérience du vécu de la maladie. Comme l’illustrent les propos d’Isabelle, qui évoque les effets secondaires de l’immunothérapie : « J’ai besoin de cette sensation de plaisir, de bien-être, c’est ce qui nous fait sentir vivant.(…) Je me dis : si tu as le choix entre vivre 5 ans en ressentant pleinement toutes ces sensations ou vivre dix ans comme ça, je choisi les cinq ans. Et ça, je leur ai expliqué (…) j’ai l’impression de ne pas être écoutée dans ce sens-là. ». Ou encore, les propos de Valérie : « (…) si on a pas envie d’être touchée, d’absorber une substance, c’est notre droit, c’est notre choix. Par contre, on doit le faire en connaissance de cause, en connaissant toutes les implications que ça peut avoir »

Selon l’auteure de l’article, cette expertise du patient par rapport à son corps se pose dans tous les domaines médicaux, mais aussi au niveau des décisions politiques, scientifiques, éthiques et financières du domaine de la santé.

Voir l’article complet ici.

Quelle place pour l’expertise du patient dans le monde médical ? Natasia Hamarat, 11 mai 2015, www.inegalites.be

Ecoute_patient